"L'éducation ne consiste pas à gaver mais à donner faim."
Michel Tardy, sociologue

mercredi 6 avril 2011

L'expression du temps dans le conte.

OBJECTIF: Faire repérer les valeurs de l'imparfait et du passé simple.

Support : manuel pages 56 et 324
                Extraits de « La biche au bois », Contes de Mme d'Aulnoy et « Les habits du grand duc », Contes, d' après H. Andersen.

Activités :
A) Manuel page 56 : Observer et manipuler
Exercices 7 et 8 de préparation à la séance, donnés lors du cours précédent.
7 -
« C'était le chemin des fées pour aller à la fontaine. Il était ordinairement fermé de ronces et d'épines; mais quand la reine et sa conductrice parurent, aussitôt(...) les jasmins et les orangers entrelacèrent leurs branches. »                                            Mme d'Aulnoy, « La biche au bois », Contes.
a) A quels temps de l'indicatif sont conjugués les verbes en gras ? Les verbes en italiques ?
Les verbes en gras « était » sont conjugués à l'imparfait de l'indicatif, ceux en italiques  « parurent » et « entrelacèrent » sont eux au passé simple.

b) Quels sont ceux qui expriment le décor en arrière-plan ? Les actions principales ?
Les verbes qui expriment le décor en arrière-plan sont les verbes à l'imparfait. Ceux qui marquent les actions principales sont ceux au passé simple.

8- Choisissez le temps qui convient selon qu'il s'agit d'une action principale ou d'un décor.

« La reine (partait, partit) : elle (devenait, devint) grosse, et (mettait, mit) au monde une princesse qu'elle (appelait, appela) Désirée : (…) sur-le-champ elle (voyait, vit) arriver les fées. Chacune (eut, avait) son chariot de différente manière; l'un (fut, était) d'ébène tiré par des pigeons blancs, l'autre d'ivoire que de petits corbeaux (traînèrent, traînaient). »                              Mme d'Aulnoy, « La biche au bois », Contes.
B) Manuel page 324 : Observer et manipuler


1) Premier plan et arrière-plan du récit.



« Les feuillages de la sombre forêt se découpaient sur le ciel. Le prince caressa son cheval et s'avança entre les arbres. Son écuyer le suivait à pied. »



a) Quelle phrase correspond à l'arrière-plan du dessin ? Que décrit-elle? A quels temps de l'indicatif les verbes de cette phrase sont-ils conjugués ?

La phrase qui correspond à l'arrière-plan du dessin est la première phrase du texte, elle décrit le décor; le verbe est conjugué à l'imparfait de l'indicatif.



b) Quelle phrase correspond au premier plan du dessin ? A quels temps de l'indicatif les verbes de cette phrase sont-ils conjugués ?

La phrase qui correspond au premier plan du dessin est la seconde phrase, le temps employé est le passé simple.



c) Lisez la dernière phrase : Par rapport à la phrase qui la précède, exprime-t-elle une action importante ou secondaire ? A quels temps de l'indicatif les verbes de cette phrase sont-ils conjugués ?

La dernière phrase exprime une action secondaire par rapport à la phrase précédente. Le verbe est conjugué à l'imparfait de l'indicatif.



2) Le ponctuel et l'habitude.



« Un grand-duc aimait les habits neufs (…) A chaque heure de la journée, il changeait de vêtements. (…) Un jour, il vint deux fripons qui déclarèrent savoir tisser la plus magnifique étoffe du monde. »                                                                             D'après H. Andersen, Contes, « Les habits du grand duc »


a) Les deux premières phrases expriment-t-elles des actions habituelles, répétitives ou bien des actions qui ne se passent qu'une seule fois? A quels temps de l'indicatif les verbes de cette phrase sont-ils conjugués ?

Ces deux phrases expriment des actions habituelles et répétitives. Le temps employé est l'imparfait.



b) Par quel complément circonstanciel de temps, la dernière phrase débute-t-elle ? Exprime-t-il une action répétitive ou ponctuelle (qui ne se produit qu'une fois) ? A quels temps de l'indicatif les verbes de cette phrase sont-ils conjugués ?

Le CC de temps est « Un jour », il exprime une action ponctuelle. Le temps des verbes est le passé simple.



C) Je retiens.



1- Premier plan et arrière-plan du récit.

Le passé simple s'utilise pour raconter des actions importantes qui se succèdent.
Il exprime le premier-plan du récit.

L'imparfait s'utilise pour exprimer tout ce qui n'est pas l'action principale.
Il exprime des actions secondaires. Il exprime l'
arrière-plan du récit.
Cet arrière-plan peut présenter des
éléments descriptifs :

notez la différence entre : > Il poussa une porte qui grinçait ( description > imparfait).
>
Il poussa une porte qui grinça (deuxième action du récit > passé simple).



2- Le ponctuel et l'habitude.

Le passé simple s'utilise pour exprimer des actions ponctuelles, inhabituelles.

L'imparfait s'utilise pour exprimer des actions habituelles ou répétitives.



3- L'achevé et l'inachevé.

Le passé simple exprime l'achevé, c'est à dire des actions longues ou brèves mais situées dans des limites précises.

Ex : Il régna cinquante ans (au moment du récit, le règne est terminé).

L'imparfait exprime l'inachevé, c'est à dire des actions qui se déroulent dans un moment du passé et qui continuent au moment du récit.

Ex : Il régnait depuis cinquante ans ( au moment du récit le règne se poursuit).

L'imparfait s'utilise pour des actions achevées (inscrites dans la durée) ou un fait en train de se dérouler dans un moment du passé mais sans en montrer le début ni la fin ou en mentionnant seulement le début. C'est souvent une action d'arrière-plan. L'imparfait convient pour les descriptions, des actions habituelles ou répétitives (souvent accompagné d'un adverbe).
Exemple : "
Le bûcheron et la bûcheronne avaient sept enfants, ils vivaient dans une très grande pauvreté et ils étaient habillés en guenilles."

Le passé simple exprime des faits passés sans contact avec le présent. Il peut exprimer des actions longues ou brèves, mais il s'agit d'actions situées dans des limites temporelles précises (le début et la fin) et de 1er plan. Il s'utilise pour exprimer des actions achevées (terminées). Il s'emploie pour les actions ponctuelles qui se succèdent mais aussi pour des actions soudaines. Le passé simple donne l'impression que les événements se succèdent, il sert à faire progresser le récit.               Exemple : "Soudain l'ogre sentit de la chair fraîche, prit son long couteau , se dirigea vers le lit et découvrit les enfants."
Tableau récapitulatif.
PASSE SIMPLE
IMPARFAIT
Le passé simple permet d'évoquer les actions qui font progresser l'histoire (j'aperçus, m'approchai, traversai, scrutai...)
L'imparfait permet de décrire le décor (se dessinait, trônait, exposait...), d'expliquer les impressions, les sentiments (se dégageait).
C'est le temps de la narration : le temps des actions de 1er plan.
C'est le temps de la description, de l'explication : le temps qui fabrique le cadre ou l'arrière-plan du récit.